D'après la notice historiographique de Marie-Solange DUBREUCQ : |
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Époque gallo-romaine : |
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Une voie romaine traversait le territoire communal du nord-est au sud-ouest : sans doute la voie de Beauvais (60, Oise), Caesaromagus, vers Chartres (28, Eure-et-Loir), Autricum, par Saint-Clair-sur-Epte (95, Val-d'Oise), Petromantalum. Des vestiges gallo-romains ont été trouvés dans différents lieux de la commune : en bordure du CD 153 (route de Beauvais à Mantes-la-Jolie 78, Yvelines), au lieu-dit « chemin de Lierville » 5 sites gallo-romains présentant des céramiques ; près des « Grands Bois », et au sud du village près du vieux chemin vers Nucourt (95, Val-d'Oise), des tegulae et imbrices (tuiles plates ou rondes) ; au sud-ouest, sans doute les restes de 3 bâtiments. Mais c'est à la limite des communes de Hadancourt et de Serans (60, Oise) qu'a été mis au jour un site gallo-romain remarquable, comportant au moins 10 bâtiments, dont l'importance est attestée par la découverte de tubuli et d'un hypocauste (chauffage central gallo-romain), ainsi que de nombreux morceaux de céramique, dont certains signés. Les sources de Lèvemont ont été captées pour alimenter l'ensemble du site. |
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Origines des noms de lieux : |
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- Le village est cité comme « Hadencuria » en 1160, « Hadencurt » en 1188, « Hadencort » en 1237, « Haden curia » en 1266, et ne porte le nom de « Hadancourt-le-Haut-Clocher » qu'en 1770. Ce nom est confirmé en 1840, et il est porté sur les cartes de l'Institut géographique national depuis 1942. « Cort », « curt » qui signifie ferme, domaine, est allié ici à ce qui pourrait être un nom de personne : « Haddo » ou « Hattinus », formé sur l'élément d'origine germanique « Had- » : Lutte, guerre. - Le Mesnil-Lance Levée doit son nom à un seigneur du XIe siècle : Gauthier Lance Levée. - On attribue à Damval la signification de « val de la Dame ». - Le hameau de « Lèvemont » a vu son accent voyager au cours des siècles. Il doit son nom à sa situation naturelle en hauteur, sur le rebord d'un relief important d'où l'on domine tout le voisinage, appelé « La Molière de Serans ». |
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Les seigneuries : |
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Parmi les seigneurs ayant eu en possession les terres de Hadancourt, les Gaudechard (ou Godechar) de Bachivillers (60, Oise), sont seigneurs vers 1470. Hadancourt, Lèvemont et Damval ont par la suite appartenu à la famille de Courten, originaires du Valois, puis, par alliance, à la famille Le Bouteiller de Cléry de Serans. Charles-François de Cléry naquit à Damval le 24 mars 1748, et deviendra à 52 ans, en 1800, maire de Serans. Le manoir seigneurial de Hadancourt avait cessé d'exister bien longtemps avant la Révolution. Damval correspond à une ancienne seigneurie, dont le manoir a été détruit vers 1780. La chapelle qui en dépendait était encore visible vers le milieu du XIXe siècle. Un plan de 1811 en montre encore des bâtiments. |
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Lèvemont, ancienne commune, puis hameau de Hadancourt : |
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Lèvemont était le siège d'un prieuré (ou cure) sous patronage de l'abbaye de Saint Germer-de-Fly (60, Oise). Le bâtiment subsiste sous la forme d'une jolie propriété, que l'on voit en arrivant à Lèvemont. Entourée dans le passé de nombreuses maisons, se tenait à Lèvemont une église dédiée à saint Cyr et sainte Julitte (et non Juliette), martyrs. Ornée notamment de chapiteaux romans historiés, grossièrement sculptés, l'historien Frion, en 1859, date son origine du XIe siècle, et Régnier, en 1921, en fait une description très détaillée. Lèvemont compte 22 feux en 1712, 24 en 1789, soit un peu plus de 80 habitants, mais dont 10 ont besoin d'assistance. C'est encore une petite commune indépendante. Les habitants de Lèvemont demandent leur rattachement à Hadancourt par lettre au préfet en 1806, mais ce n'est que par ordonnance royale du 31 mars 1825 que celui-ci est officialisé. En 1853, l'église de Lèvemont, devenue chapelle, n'est plus entretenue, et la commune décide d'en faire démolir une partie pour réparer l'autre. Un siècle plus tard, vers 1970, la chapelle tombe presque en ruine, et la municipalité n'ayant pas les moyens de la restaurer, trouve un moyen original de la sauvegarder : Elle est vendue au baron Bich (inventeur des stylos « Bic »), qui la fait démonter pierre par pierre puis reconstruire à l'identique dans sa propriété de Rhuis (60, Oise). L'existence d'un trésor de Lèvemont est évoquée dans les archives de la généralité de Rouen en 1694, ce qui peut faire rêver. |
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La Molière : |
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Actuellement entièrement constituée de bois, « La Molière de Serans » était par le passé un territoire commun entre Serans (60, Oise), Montjavoult (60, Oise), Montagny-en-Vexin (60, Oise), Lèvemont et Hadancourt. Vers 1784, elle s'étendait sur 1100 arpents, soit environ 500 hectares, le quart en pâturages, le reste de boqueteaux au milieu des bruyères où venaient paître les moutons. On y extrayait aussi la meulière servant à bâtir. À partir de 1820, les communes concernées souhaitant un partage de ce territoire commun, procèdent aux opérations d'arpentage, ce qui ne va pas sans conflits. Ce n'est qu'en 1829, par ordonnance de Charles X, que sera rendu exécutoire le partage du « communal » de La Molière de Serans. |
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du XIXe au XXIe siècle : |
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La pointe démographique que connaît la commune dans le premier quart du XIXe siècle est suivie par un déclin qui se poursuit jusqu'au milieu du XXe siècle. Les petits métiers et les artisans s'organisent autour de la vie rurale. Les occupations des habitants d'Hadancourt sont : bimbelotier (fondeur de petits objets en étain), tonnelier, chaudronnier, tourneur sur bois, matelassier, scieur de long, tisserand, charron, bergers (et bergères), fabricant de menus cordages, jardinier, mais aussi cabaretiers : Hadancourt comptait 2 cafés en 1900. Au milieu du XIXe siècle, presque toutes les habitations d'Hadancourt sont couvertes de chaume, ce qui a justifié la création d'une compagnie de sapeurs-pompiers volontaires, composée de 15 hommes engagés pour 5 ans. La commune possède à cette époque un presbytère, un lavoir, et 29,5 ha de terres et de friches sur la Molière de Serans. Elle possède également une « maison d'école », qui se trouvait alors 5, impasse des Rosiers, mais le logement pour l'instituteur n'eut une cheminée qu'en 1854. En 1869, la municipalité entreprend la construction d'une nouvelle école avec salle de mairie, qui sera complètement achevée en 1875. La classe de 1875 comptait 55 élèves (34 payants, et 21 gratuits). Lorsqu'en 1934 la jeune institutrice, Mme Édouard (Marie Thérèse Dumery, née en 1918), qui fit toute sa carrière à Hadancourt, prit sa première classe, celle-ci ne comptait plus que 34 élèves. A noter que l'école porte dorénavant son nom. Le XXe siècle voit l'arrivée de la civilisation moderne : véhicules à moteurs, tracteurs, mais également la disparition des petites fermes du village, absorbées par des exploitations plus grandes. Des maisons se transforment en résidences secondaires à partir des années 1950-1960, tandis que les années 1970 à 1990 voient de nouveaux habitants s'installer, qui résident à la campagne tout en travaillant en ville. Le village et ses hameaux offrent un cadre de vie préservé, tout en aménageant le confort de ses habitants : le syndicat intercommunal des eaux a été créé en 1953, et avec lui les châteaux d'eau de Hadancourt et de Lèvemont, le captage étant fait près de la Croix du Bellay. La voirie de la commune, s'étendant sur plus de 8 km, est élargie dans sa quasi-totalité pour faciliter la circulation automobile. À la fin du XXe siècle, quelques noms de familles seulement sont restés dans la commune depuis la Révolution de 1789. Connecté à l'Internet à haut débit en 2005, Hadancourt-le-Haut-Clocher voit le XXIe siècle sereinement, pour le bien de sa communauté d'habitants. |